Chaque jour que Dieu fait, on dénonce l'intégrisme.
L'islamisme politique. Le terrorisme. Je suis le premier à le faire. Je hais les anathèmes. Je déteste les gens qui brûlent les livres. Je ne pense pas moins de ceux qui aiment lapider les humains. Blesser des pères ou des mères de famille, à coup de pierres. S'acharner sur eux jusqu'à la mort. Il en est ainsi, aujourd'hui, du commandant du Concordia. Toute la planète le vomit et veut le voir mort. Combien de capitaines ont déjà abandonné leurs navires ? Leurs pays ? Ce "Costa Concordia" est échoué en rade d'une île italienne, Gigglio.
Qui dirige l'Italie ? Un capitaine, proxénète de métier. Berlusconi.
Qui dirige la France ? Sous les auspices d'Alexandre Djouhri – kabyle – la République fonctionne, gérée par un grand futé, Sarko.
Qui est le capitaine du bateau Algérie ? Boutef ? Tous ces commandants qui gèrent des pays ou des équipes de foot ont failli. On ne les a pas emmenés sur le bûcher. Combien de chefs d'industrie, de patrons d'hôtels, ou d'épiceries ont trahi ?
Alors, à l'heure où nous sommes des millions à se battre pour bannir la peine de mort, cherche-t-on, aujourd'hui, à punir, à occire, un patron de paquebot qui a tout simplement eu peur. La lâcheté et la peur sont des sentiments humains. Alors Fransesco Schettino les a ressentis. Cela vaut-il la guillotine ?
Qui est, dans cette histoire, procureur, avocat, juge ? Peut-être ce commandant a-t-il des mots pour dire sa détresse. Des arguments. Castro a dominé Cuba. Péron a dominé l'Argentine, le pays où on écrase le plus la population est la Guinée équatoriale. À quelques kilomètres de là, on piétine le peuple en Mauritanie, en Gambie, au Maroc, un peu plus bas en Afrique. Au Nigeria, au nord et au sud, on meurt par dizaines de milliers, juste parce qu'on est musulman ou chrétien.
Quel que soit l'observateur, il ne peut que vivre debout, face à ces évènements, être écœuré et vomir ou se révolter.
Comment être Africain, aujourd'hui ?
Meziane Ourad